Lorsqu'il écrit Tokyo bar Tennessee Williams vit des temps orageux. Il a perdu depuis peu l'homme de sa vie, noie sa tristesse dans l'alcool et s'est fait interner par son frère en hôpital psychiatrique. Le peintre renommé et déchu qui a échoué dans un hôtel luxueux de Tokyo est à l'évidence son double. Myriam, sa femme, accompagne son crépuscule ou plutôt le fuit en se jetant au cou ou plus exactement sur la braguette des hommes qu'elle rencontre.
On connaît le penchant de l'auteur pour les personnages sulfureux. Comme la Blanche Dubois d'Un tramway nommé désir ou La chatte sur un toît brûlant, Myriam est une dévoreuse d'hommes qui masque sous ses airs conquérants un inguérissable mal de vivre. Christine Boisson trouve enfin là un rôle à sa démesure. On ne pourra oublier de si tôt l'éclat animal de son regard quand elle fait flamber sa rage. Ni sa voix altérée lorsqu'elle se laisse aller à monologuer un texte aussi peu clair que l'esprit de son personnage. Jean-Marie Besset s'est retrouvé face à un texte parfois obscur. Mais adaptateur de talent il a su rendre attachante l'incohérence de certains propos.
S'il a fait preuve de discernement en choisissant Christine Boisson pour jouer Myriam, le metteur en scène Gilbert Désveaux a eu la main moins heureuse en confiant le rôle de Mark, son peintre à bout de force et de désir de mari, à Robert Plagnol.Peu habité par ce rôle, il le surjoue ou si l'on préfère joue en force la fragilité.Ce qui est une gageure. Dont on se serait volontiers passée
Ecrite au début des années 60, Tokyo bar n'avait jamais été montée en France. Ce qui est d'autant plus surprenant qu'il s'agit d'une oeuvre majeure où l'écrivain va au bout de ses hantises.
Jusqu'au 14 octobre Théâtre des 13 vents Montpellier tel 04 67 99 25 00 puis en tournée et du 27 avril au 2 juin 2012 Théâtre de La Tempête Paris
vendredi 7 octobre 2011
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1 commentaire:
N'y allez pas ! Après, vous détesterez Tennesse Williams alors qu'il y a des pièces très bien.
Cette mise en scène traîne en longueur et la plupart des dialogues, surtout de l'actrice principale, qui bafouille beaucoup, sont inaudibles.
1 heure 50 d'ennui profond voire de malaise tant mon avis négatif était partagé par bon nombre de spectateurs dont plusieurs sont partis avant la fin.
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