Les chaises occupent dans l'oeuvre d'ionesco une place de choix. Prenant par les cornes sa vieille obsession du vieillissement et du néant, il met en scène un couple de nonagénaires qui remâchent des bribes de souvenirs et de récits. Leur mémoire leur joue évidement des tours. Elle se souvient de leur fils qui quitta la maison à sept ans, l'âge de raison dit-elle. il a, lui, effacé cet épisode décisif de sa mémoire. il se remémore, en revanche, d'avoir laissé sa mère mourir seule alors que sa compagne se persuade qu'il fut un fils admirable.
La pièce atteint son point d'ébullition quand se présentent à leur porte un nombre grandissant d'invités invisibles venus écouter le message que le vieil homme souhaite révéler à l'humanité. A chacune des arrivée les deux vieillards se dépensent en courbettes et flatteries. Tandis qu'il s'entretient avec ses anciennes connaissances, sa femme apporte une impressionnante quantité de chaises afin que les fantômes puissent prendre place. Mais ceux-ci se font si nombreux que l'homme et la femme se trouvent séparés. Ce qui leur est insupportable.
Maquillages soutenus, parler contraint Alexis Rangheard et Monica Companys, comédienne sourde incarnent avec une délicatesse stupéfiante ces êtres sur le point de disparaître. La mise en scène d'un Phillipe Adrien des grands jours et la splendide scénographie de Gérard Didier contribuent aussi largement à ce que cette pièce souvent montée apparaisse sous un jour plus irréel et attachant que d'ordinaire. L'apparition dans une lumière d'une poignante douceur de l'acteur aveugle Bruno Netter clôt le spectacle en beauté.
Jusqu'au 5 novembre La Tempête Cartoucherie tel 01 43 28 36 36
jeudi 27 octobre 2011
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