Une salle minuscule mais pleine de charme dont personne ne connaît l'existence. Un musicien électro-pop inventif en diable. Un travesti,, perruque oxygénée et écarlate, doué d'une nature véhémente - à moins qu'il n'ait gobé des quantités industrielles d' amphétamines - qui de sa voix prenante enchaine des chants espagnols enfouis dans la mémoire qu'on redécouvre remplis d'aise.On pense à Comment j'ai fait pour mériter ça et à Femmes au bord de la crise de nerfs de cet amoureux des personnages baroques qu'est Pedro Almodovar.
L'oeil fripon, Miguel-Ange se pavane dans toute sa cocasse majesté, lance des plaisanteries le plus souvent gaillardes, prépare une tortilla, vante la somptuosité d'un show appelé Carolina dont il est évidement la vedette. Sa féminité exacerbée comme son intarissable volubilité provoquent des rires sans fin. En réalité ils ne sont pas sans fin puisque des films d'archives ponctuent le début de la représentation. On y voit Hitler et le caudillo Franco s'entendre comme larrons en foire puis, résultat de cette belle entente, des paysages de villes dévastées. Des images de la tentative de coup d'état militaire qui eut lieu en 1981 au parlement de Madrid donnent également de sérieux indices sur les engagements politiques de l'amuseur à la faconde joyeusement canaille. D'autres films sont projetés qui sont ,eux, d'une désopilante absurdité.
Dans la dernière partie de ce spectacle d'une si radicale incongruité Miguel Ange reprend sa dégaine masculine à laquelle il donne un fringant sans pareil. C'est peu dire que sa prestation fait impression. Elle est d'un artiste tous terrains..
Tous les jeudis jusqu'au 19 mai Théâtre Laurette, 36, rue Bichat 75010 Paris tel 08 99 15 37 16
vendredi 22 avril 2011
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire