mercredi 12 mai 2010

Rosa la rouge de Claire Diterzi et Marcial Di Fonzo Bo

La Rosa du titre est Rosa Luxemburg (1871 - 1919) née en Pologne dans une famille juive qui se fixa à Berlin où elle devint une tenante farouche de la lutte contre une société où l'injustice dépassait les bornes. Lors de la guerre 14-18 elle en fut une des rares opposantes, ce qui lui valut trois ans de prison. Durant cette longue captivité elle écrivit de nombreuses lettres qui sont lues par Claire Diterzi qui, chanteuse au tempérament bien frappé et musicienne hors pair, s'est, à sa façon rockeuse, emparée du rôle de la combattante.


Marcial Di Fonzo Bo et son interprète et co-metteur en scène n'ont pas pour autant réalisé un spectacle militant. Désertant les chemins convenus, ils ont montés une épopée musicale où l'Histoire avec un grand H comme disait Georges Perec devient un objet non identifiable dans lequel se joignent numéros musicaux où le feu ne cesse de couver sous la cendre des notes et vidéos stupéfiantes d'inventions. Parmi les nombreux moments savoureux il en est un particulièrement gonflé. Au lieu d'évoquer le mouvement spartakiste dont Rosa Luxembourg fut une figure de proue, ils projettent quelques scènes d'une force et parfois d'un humour ravageur du film Spartacus de Stanley Kubrick.

Comme ils ont tous deux l'imaginaire frondeur, ils ne cessent d'extravaguer. Ce qui vaut aux spectateurs d'aller de surprises en surprises et de trouver bougrement réjouissant ce brûlot échevelé qui balance le vieux monde (dont l'étau semble aujourd'hui se resserrer) par les fenêtres.

La renommée de Marcial Di Fonzo Bo - et de sa complice -est, c'est une évidence, en plein essor. On ne peut que s'en féliciter.

Jusqu'au 22 mai Théâtre du Rond Point tel 01 44 95 98 44
Les 26 et 27 mai Scène Nationale d'Orléans Le 1er juin Hangar 23 -Rouen

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