Pour ses débuts dans la mise en scène Crystal Shepherd-Cross a porté son choix sur trois courtes pièces qui s'introduisent au sein de la famille, lieu de formation, de frustrations et de contradictions qui est le support de quasi tout un chacun. Ces textes qui cognent ont été écrits par ces talentueux cambrioleurs d'intimité que sont Philippe Minyana, Carole Frechette et Noëlle Renaude.
Madame reçoit de Philippe Minyana fait ressentir le vide palpable des dimanches où les membres d'une famille se retrouvent. Comme on n'a rien à se dire mais qu'on a des griefs envers chacun on se chamaille à propos de la chaise qu'on veut occuper.L'absence du père pèse. De la même manière qu'on déplore la présence d'un des convives. Pour que cessent les conflits à propos des sièges, la mère a acheté une banquette en Skaï. Solution évidement dérisoire.
Dans La pose Carole Frechette décrit le retour de Marie -Luce pour qui toutes les occasions sont bonnes pour appareiller tandis que son frère est installé dans la paresse de la routine. Quelqu'un (on ne saura jamais qui et peu importe) a l'idée puisque voilà tout le monde réuni de faire une photo. Mais une fois encore personne ne sait où se poser ni quelle attitude adopter. De vieux antagonismes refont surface jusqu'au moment où la fille suivant la courbe de ses souvenirs évoque une photo prise sur une plage quand elle avait huit ans et qu'elle ressentait les désirs qui animaient ses parents pour des personnes rencontrées au fil de ces vacances.
Fidèle à son univers, Noëlle Renaude tricote dans Bon, Saint Cloud une intrigue où la filiation joue un rôle majeur. Le père, fumeur invétéré, finira par casser sa pipe tandis que la mère a des maux de têtes et de plus souvent des blancs. A la génération suivante c'est la fille devenue mère de jumeaux qui souffre de migraines tandis que ses enfants ne lui manifestent que de l'indifférence.
On retrouve les acteurs dont certains sont fraichement émoulus des écoles de théâtre dans des rôles on ne peut plus diversifiés où ils font preuve d'une finesse peu commune. . Leur tâche est d'autant plus ardue qu'ils leur faut dans les trois pièces dire les didascalies, tandis que sur les murs sont projetés des phrases qui en disent long sur l'état d'esprit de leurs personnages que ceux-ci ne soupçonnent pas
Bref on a compris que Crystal Shpherd - Cross a commencé a emprunter la voie royale et qu'on reparlera d'elle.
Jusqu'au 15 mai Ciné 13 Théâtre tel 01 42 54 15 12
jeudi 22 avril 2010
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