mercredi 11 février 2009

L'apprentissage de Jean-Luc Lagarce

Un homme émerge du coma et jette un regard éberlué sur l'univers de blouses blanches qui l'entoure. Plusieurs fois hospitalisé Jean-Luc Lagarce, à qui il avait été passé commande d'un texte sur une renaissance, fait descendre son personnage (on pourrait dire son double) au plus secret de lui-même. L'affliction, on le sait, n'était pas son registre. Il décrit dans sa langue précise et dénuée d'apprêt le sentiment d'irréalité qui envahit ceux qui souffrent d'une maladie dont l'issue reste est un point d'interrogation. Alain Macé prête sa silhouette longiligne, ses yeux ronds et le timbre mélodieux de sa voix à cet homme dont on entend les vibrations de la pensée. Lesquelles semblent peu ou prou le délivrer de son anxiété. Le regard qu'il porte sur son environnement et sur sa propre personne donne une tonalité immémoriale à ce monologue. Peu de comédiens savent, comme lui être au plus proche des sensations. Sa prestation majeure lui a valu pendant plusieurs mois un tel succès que le spectacle est à nouveau à l'affiche. Il est indéniable qu'on est là face à un solo de l'intensité du "Voyage à La Haye" du même auteur qu'avait interprété avec une stupéfiante humanité Hervé Pierre. Jusqu'à début avril Théâtre les Déchargeurs    

Aucun commentaire: