mercredi 14 janvier 2009
Le corps furieux
Jean-Michel Rabeux a l'inventivité provocante. Bouleversant , comme à son habitude, les conventions théâtrales, il il continue, comme il l'a déjà fait dans Les enfers carnaval a creuser avec vigueur un de ses styles. Huit hommes et femmes (danseur, chanteuse, contorsionniste,rockeuse, peintre...) occupent le plateau. Leurs corps éclatant de jeunesse, décharnés ou déformés par un petit bide sont bien loin d'être soumis à la tyrannie de la perfection comme l'exige aujourd'hui la télévision et même le cinéma. Les séquences se bousculent apparemment sans queue ni tête. Une fille chante sans pouvoir s'arrêter des chansons de variété des années cinquante rendues célèbre par l'inénarrable Dario Moreno, une femme accouche en hurlant, un homme est soumis à une coloscopie. A un autre moment une fille au maquillage gothique dit les vers où Phèdre évoque son amour voué au malheur pour Hyppolite son beau-fils. Ce texte , l'un des plus beaux de la langue française, apparaît comme une incongruité dans ce spectacle ou l'on entend pour l'essentiel des exclamations ou de courtes phrasses comme celle où une jeune anglo-saxonne dit sa tendresse pour un homme qui a deux fois son âge et un besoin insatiable de consolation. Détestant le pathos mais profondément ému par le sort de ceux que Villon appelait les pauvres humains, le metteur en scène allie constamment le clownesque et le tragique voire le mythique. Avec cette représentation où le décor est créé par les seuls jeux de lumière, Jean-Michel Rabeux atteint la plénitude de son originalité. Il a de plus l'art de fabriquer un théâtre qui touche en profondeur des jeunes qui, à les en croire, n'y vont jamais. Jusqu'au 27 janvier MC 93 Bobigny
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1 commentaire:
Je comprends rien à l'inscription, j'ai déjà écrit, mais je répète donc que je te remercie beaucoup et que les autres articles sont top aussi
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