mardi 27 janvier 2009

Loth et son dieu

Authentique fleuron de la scène britannique, Howard Barker excelle à revisiter les mythes bibliques (Judith) comme à remettre sur le métier  des pièces de légende telle que Hamlet (Gertrude-le cri) ou Oncle Vania (pas encore monté en France). Se plaisant à décrire des comportement sexuels excentriques, il ne s'accommode pas de demi-mesure. En se penchant sur l'histoire de Loth établi à Sodome, ville de toutes les débauches, il est parfaitement  à son affaire.  Sa femme, qui dans la bible se transforma en statue de sel car elle négligea de suivre le commandement du Tout Puissant qui avait ordonné de quitter la cité sans se retourner est ici ce qu'on appelait jadis une femme  aux moeurs légère. Face à elle l'ange venu la chasser de ce lieu voué à la destruction se trouve affolé de désirs. Auxquels elle ne résistera pas. La question du sexe des anges ne se pose pas. L'ange Drogheda est tout sauf chaste Mise en scène et joué par Agathe Alexis (entouré de trois comédien et d'un danseur qui tous passent avec aisance du drame à la caricature) le spectacle est une pochade infernale assortie d'un humour ravageur. Ainsi cette scène où le danseur sourd, aveugle et muet se met à parler et apparaît comme le dieu dont l'ange est la créature. Imagination échevelée et style rutilant, Howard Barker (dont plusieurs  pièce vont se succéder à l'Odéon jusqu'à fin mars) est un auteur dramatique majeur. 
Jusqu'au 16 février L'Atalante Paris 75018

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