lundi 16 janvier 2017

La source des saints de John Millington Synge

De Synge (1871-1909) seule est réputée et fréquemment montée sa pièce Le baladin du monde occidental. La source des saints à laquelle s'attaque aujourd'hui Michel Cerda se situe, elle aussi, dans une Irlande paysanne où le catholicisme repose sur un fond de paganisme. Martin et Mary, tous deux aveugles, errent sur la lande et vivent de mendicité. Timmy le forgeron leur annonce qu'un saint homme est attendu dans le pays. Grâce à une eau miraculeuse il leur fera découvrir les beautés du monde. Martin est le premier a y voir. Tout à la joie dans laquelle l'a plongé le prodige, il se trompe de femme et prend la jeune et jolie Molly pour la vieille et disgracieuse Mary. Quand elle sort, elle aussi des ténèbres, ils découvrent combien ils sont tous deux laids. Ils se querellent et se quittent. Tommy qui a engagé Martin à la forge lui mène la vie dure. Mais comme il n'est pas homme à filer doux et qu'il n'a pas renoncé à Molly son patron le chasse. Après qu'au grand scandale de la population, Martin renverse l'eau sacré qui peut définitivement lui apporter la vue, le vieux couple finit par se retrouver et reprend la route. Pimenté par le jeu d'Anne Alvaro et de Yann Boudaud qu'entourent trois comédiens de leur taille : Christophe Vandevelde, Chloé Chevalier et Arthur Verret, le spectacle est une succession de scènes électrisantes. Ce qui est dû autant à la mise en scène de Michel Cerda qui n' a pas craint d'exhumer une pièce à portée philosophique qu'à la traduction de Noëlle Renaude. Alors que les adaptations du Baladin du monde occidental sont résolument modernes, celle-ci est fidèle à l'écriture de l'écrivain. Lequel fit un long séjour à l'Ile d'Aran où il retrouva le rythme, les inflexions, les sons de la langue gaélique. Ce que reproduit à merveille Noëlle Renaude et donne à la représentation une attachante singularité. Jusqu'au 17 janvier Studio Théâtre de Vitry. Du 25 janvier au 2 févier Théâtre de la Commune CDN d'Aubervilliers. Du 7 au 10 févier Théâtre de Dijon Bourgogne, CDN.

1 commentaire:

Unknown a dit…

En effet , magnifique travail tant sur la langue que sur la dramaturgie
Une équipe d'acteurs hors pair, et très unie, merci pour ce beau papier