vendredi 25 novembre 2016

Iphigénie en Tauride de Johan Wolfgang von Goethe

Cette pièce peu connue - du moins en France - Goethe l'écrivit à la fin du 18e siècle, époque où l'Allemagne s'était enflammée pour la Grèce et ses mythes. L'écrivain donne de l'histoire de la fille aînée d'Agamemnon sacrifiée par son père alors qu'il voguait vers Troie une version bien éloignée de celle d'Euripide reprise par Racine. Iphigénie a été sauvée de la mort par Diane et emmenée par elle sur un nuage en Tauride. Devenue prêtresse de la déesse et gardienne de son temple, elle connaît des années de confinement. Elle a réussi à obtenir l'arrêt de la pratique barbare qui consiste à mettre à mort tous les étrangers qui débarquent dans le pays. Lorsque Thoas (Alain Rimoux), le vieux roi la demande en mariage et qu'elle se défile, le monarque furieux rétabli une coutume qui sacralise les pulsions meurtières du peuple. Iphigénie se trouve de ce fait contrainte de devoir exécuter deux étrangers fraîchement arrivés en Tauride. Ces condamnés sont, elle l'apprendra vite, son frère Oreste qui a assassiné Clytemnestre, leur mère et Pylade son compagnon (Pierre-Frnçois Garel). La sobre mise en scène de Jean-Pierre Vincent épaulé par son vieux complice le scénographe Jean-Paul Chambaz, met la pièce magistralement en valeur. Cécile Garcia Fogel, technique impeccable et voix ardente, est une Iphigénie qui avec son éloquence torrentielle a tout de la pythie. Face à elle Vincent Dissez campe un Oreste poursuivi par les furies qui l'ont transformé en bloc d'anxiété. Son jeu tout de liberté et de finesse rend son personnage aussi fragile qu'attachant.La traduction limpide - éloignée de l'hyper romantisme auquel nous avaient habitués les adaptateurs de Goethe - de Bernard Charteux et de Eberhrd Spreng concoure, elle aussi, à la réussite du spectacle. Jusqu'au 10 décembre Théâtre de la Ville au Théâtre des Abbesses. Tel 01 42 74 2é 77

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