dimanche 2 février 2014

La pensée de Leonid Andreïev

Un médecin qui a fracassé, sous les yeux de celle qui partageait sa vie,  le crâne de son meilleur ami, un écrivain qu'il jugeait d'un talent plutôt mince,  passe en jugement. Refusant l'appui d'un avocat il s'adresse directement aux experts en charge de son dossier. Il ne cache pas qu'il n'était pas insensible au charme de la femme de celui  qu'il a assassiné. Mais il est bientôt clair que ce n'est pas la jalousie qui lui a fait commettre l'irréparable.Lorsqu'il recompose le passé, sa langue va bon train. Mais ne convainc nullement. Ses pensées souvent s'égaillent. Apparemment le  remord jamais ne lui taraude la conscience.

Plus l'homme tente de maîtriser ses arguments plus il apparaît qu'il est la proie de forces souterraines. Ses propos  apparaissent de plus en plus fréquemment comme des flambées délirantes. Peut-être l'horreur des faits entrave-t-elle sa pensée. Il semble aussi qu'il s'essaie par moments   à élucider les raisons qui le poussèrent à se livrer à de  telles extrèmités . Il devient de la sorte à la fois bourreau et victime de son geste.
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Leonid Andréiev (1871-1919) fut chroniqueur judiciaire; Il est plus que vraisemblable qu'il écrivit ce texte en se penchant sur un cas qui lui a été soumis.

L'interprétation d'Olivier Werner qui a conçu le spectacle et traduit la nouvelle du russe  est, on ne mâchera pas ses mots, plus que parfaite. L'espace dans lequel il se meut est signé Jan Crouzet. Qui est, lui aussi, un artiste aux ressources rares.

Jusqu'au 15 février TGP Théâtre Gérard Philipe de Saint- Denis tel 01 48 13 70 00


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