A la nouvelle compagne de Pierre dont elle a fait connaissance, elle confie qu'elle était raide dingue de celui qu'elle avait épousée et qui avait à l'époque pour but de devenir lui-même un créateur. Mais trouvant cet amour aliénant, Pierre l'a quitté et s'en est allé aux confins du monde.
Comme toujours chez Robert Lepage, la trame de sa pièce évoque un roman-photo. En réalité il n'écrit ses intrigues que pour révéler la violence des aléas de la vie et pour mettre en avant le mystère irréductible des êtres qui nous sont le plus proches. Aucun des membre du trio ne réagit de la façon dont les autres l'attendait. On retrouve aussi sa vision désenchantée du monde lorsque Pierre fait remarquer à Claire, revenue un an plus tard, que depuis que l'économie de marché a pris ses aises au pays de Mao, il sent bien que les chinois n'en ont plus rien à secouer de gens de son espèce.
Mais les spectacles de Lepage valent surtout pour leurs envolées plastiques. Véritable magicien pour ce qui est des décors, qui s'emboîtent avec une souplesse saisissante, et des éclairages, son dernier opus, ponctué par d'amusants solos dansés et par des caractères chinois calligraphiés sur un écran vidéo, est d'une séduction infinie.
Jusqu'au 15 décembre Théâtre National de Chaillot tel 01 53 65 31 22
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