mercredi 15 avril 2009

L'antichambre de Jean-Claude Brisville

Jean-Claude Brisville est un auteur dramatique qui a la particularité de ne faire aucune concession à l'air du temps. Dans chacune de ses pièces il utilise un vocabulaire dont se serait servi les personnages fameux dont il raconte les antagonismes et dont il décrit les visions opposées qu'ils avaient de la cité. Quitte, comme ici, où il dépeint les opinions de plus en plus divergentes qui opposèrent la marquise du Deffand et sa protégée et lectrice Julie de Lespinasse. à parsemer leurs échanges de tournures qui apparaissent aujourd'hui un brin précieuses. 
Sur le point de perdre la vue, la marquise a fait venir à ses côtés la fille naturelle de son frère. D'idylliques les relations entre les deux femmes que séparent une génération deviennent de jour en jour plus tendues. C'est que l'aînée tient salon et que le cercle de fervents qui le fréquentent , parmi lesquels Turgot et D'Allembert, tombent sous le charme de l'accorte jeune fille qui partagent leurs sentiments d'injustice et leur  désir de voir l'avènement d'une société plus égalitaire. La marquise habituée à être adulée pour le brillant et la causticité de son esprit supporte mal les tendres attentions dont sa nièce est devenue  l'objet.  Se sentant délaissée par ceux qu'elle appelait ses amis,  elle ne tarde pas à donner libre cours à sa jalousie. 
Les passes d'armes entre les deux femmes deviennent bientôt meurtrières.  L'une se prétendant de plus en plus avide de bienséance sociale, tandis que l'autre se révèle partisane inconditionnelle des encyclopédistes. Sans compter que Julie Lespinasse reproche à sa parente de ne lui avoir jamais manifesté d'affection. Madame du Deffand est, elle ne s'en cache pas, une teigne. Mais les dernières phrases  qu'elles échangent prouvent que, étant allée à bonne école, la plus jeune en deviendra une elle-aussi. 
Le metteur en scène à concentré son attention sur ses interprètes. Si  Sarah Biasini et Jean-Claude Bouillon jouent  remarquablement leur partition, Daniele Lebrun est, elle, de la classe des plus grands. Sa seule présence justifie qu'on se précipite dans cette Antichambre. 
Oeuvre. Le texte de la pièce est paru dans l'Avant- Scène 12 E 

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