mercredi 3 décembre 2008
Ordet
On ne peut qu'approuver Arthur Nauziciel qui en ces temps de montée de despotisme religieux, s'affronte à cette pièce du pasteur et écrivain de théâtre danois Kaj Munk dont Carl Dreyer tira en 1955 un film d'une hypnotisante beauté. Deux communautés religieuses empêtrées dans des débats sans issues vont être témoins d'un miracle. La belle-fille de Mikel Borgen meure en couche. Considéré comme dément, l'un des fils cet homme d'un rigorisme tout protestant, trouvera la parole (ordet) qui la ramènera à la vie. Alors qu'il a d'ordinaire l'art de clarifier la complexité, le metteur en scène distille, cette fois, tout du long, le doute. S'agit-il d'un miracle ou la jeune femme est-elle tombée dans un coma hystérique? Autour d'elle, le fanatisme altère les discernements. Seul celui qui a perdu la raison et qui à la manière des prophètes de l'Ancien Testament lance des mots comme on lance des pierres, se tiens à l'écart de ses querelles de dévots où les adversaires se traitent réciproquement de créatures des ténèbres. Arthur Nauziciel qui a signé avec Marie Darieussecq l'adaptation de cette pièce, à laquelle aucun de ses collègues n'avait encore osé se mesurer, a opté pour une scénographie aussi ascétique que le monde paysan qu'il dépeint. Les comédiens - parmi lesquels il faut en particulier mentionner Catherine Vuillez et Pascal Greggory (qui depuis Dans la solitude des champs de coton monté par Patrice Chereau qui était aussi son partenaire n'avait jamais fait montre d'une telle maîtrise) jouent avec une intensité qui laisse pantois. (jusqu'au 7 Les Gémeaux à Sceaux)
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1 commentaire:
Joshka, ceci n'est pas vraiment un commentaire, mais plutôt une demande: j'ai égaré ton adresse mail. Je peux te téléphoner, évidemment, mais ça m'apparaissait moins sexy que par cette voie.
Vas-tu très bien?
Avec mon amitié
Olivier
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