mercredi 14 décembre 2016

Le petit maître corrigé de Marivaux

Fin portraitiste, Marivaux, dépeint dans cette pièce la rencontre embarrassée de Rosimond, un jeune parisien fortuné et de Hortense, la fille d'un comte qui n'a connu d'autres horizon que la campagne où elle est née. Bien que l'auteur ait eu jusqu'alors de nombreux succès, la réception de cette pièce fut si tiède qu'elle ne sera jouée que deux fois. Il aura fallu attendre près de trois siècles pour qu'elle soit à nouveau représentée. La raison de ce rejet est vraisemblablement que les nobles qui la découvrirent n'appréciaient pas mais alors pas du tout le jour sous lequel ils étaient décrits. On ne peut que savoir gré à Clément Hervieu-Léger qui a pris l'initiative de la désenfouir et de la mettre - délicatement - en scène. Ce qu'elle méritait. Elevé dans un monde où l'on ne fait pas étalage de ses sentiments, Rosimond se montre à l'égard de la jeune fille qui lui est promise champion dans l'art de l'esquive. Vexée, celle-ci décide de le mettre à l'épreuve. Le jeune homme de son côté doit apaiser le goût très vif qu'une ancienne amante à pour lui. Heureusement, comme il est de coutume chez Marivaux, le valet de l'un et la servante de l'autre veillent au grain et agissent. Et Rosimond de se décidé à s'amender. Mené avec fougue ou retenue par Adeline d'Hermy, Florence Viala, Loïc Corbery, Christophe Montenez et leurs partenaires, le spectacle est de bout en bout d'une revigorante fraîcheur. Les magnifiques lumières de Bertrand Couderc et le décor insolite que signe Eric Ruf ajoutent évidement au plaisir que procure la représentation. Jusqu'au 24 avril Comédie Française-Salle Richelieu tél 01 44 58 15 75

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