dimanche 12 janvier 2014

Platonov d'Anton Tchekhov

Le monologue éperdu de Platonov par lequel débute le spectacle en dit long sur cet homme de moins de 30 ans qui ne pouvait souffrir son père "une canaille finie" et aura toujours le sentiment d'être fait de la même pâte. Les hommes de la pièce ont d'ailleurs en partage d'avoir un père qu'ouvertement ils méprisent. Lorsque Claire Lasnes mis, il y a quelques années, en scène cette pièce écrite à 2O ans par Tchkhov, elle lui donna pour titre "Etre sans père", entendez  sans repère.

Dès qu'il surgit avec sa jeune et sage épouse dans le jardin d'une famille amie, Platonov fait montre de son art d'envenimer les situations. Ce qui n'empêche les femmes présentes de se sentir irrésistiblement attirées par lui, autant par son visible mal être que par sa féroce clairvoyance. Et Platonov de se retrouver au centre d'invraisemblables imbroglios. Ce qui séduit dans la première partie de la représentation et qui explique sans doute pourquoi le spectacle rencontra à sa création,  la saison dernière  à Vanves,  un si vif succès est que Benjamin Porée, le maître d'oeuvre, a su restitué un climat  de décomposition qui a, avec celui que nous subissons aujourd'hui, d'évidentes résonances. Quelle merveille que la fête funèbre  qui apparaît comme un moment où les passions et les conflits s'apaisent. Mais il apparaît bien vite que - comme dans tous les écrits de cet auteur - personne n'échappe aux impasses de la nostalgie. Bien que les comédiens aient, cette fois, ce qui n'est pas coutume, l'âge des personnages qu'ils incarnent ils ont déjà le sentiment de mener une vie rétrécie.

Le deuxième partie est clairement moins réussie. Les coups de théâtre mélodramatiques y abondent. Le metteur en scène a tenu a monter la pièce dans son intégralité. Ce qui était visiblement une erreur. Si certaines scénes étaient, du moins dans les versions françaises, jamais jouées c'est qu'elles alourdissent le propos. Et l'exécution de ce fait patine. Ce qui est d'autant plus navrant que les lumières de Marie - Christine Soma sont d'une authentique artiste et que les phrases vives et claires de l'adaptation réalisée par Françoise Morvan et André Markowicz nous resteront longtemps en mémoire. (éditions Les Solitaires Intempestifs)

Jusqu'au 1er février Odéon - Ateliers Berthier tel 01 44 85 40 40

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Nous souhaiterions vous contacter afin de vous inviter à une projection presse d'un film adapté d'une pièce de théâtre.

Pouvez-vous me contacter à l'adresse vincent.remis@waytoblue.com ?

Merci et à très vite.

Joshka Schidlow a dit…

J'ai tenté de vous joindre.Sans succès. Mon mail joseph.schidlow@orange.fr