Auteur dramatique et metteur en scène argentin, Claudio Tolcachir (35 ans) nous entraîne au sein d'une famille ou plutôt d'une meute familiale qui vit dans la débine. Les rapports entre ses membres , une grand-mère qui en a vu de toutes les couleurs, une mère chez qui s'attarde l'enfance et ses quatre enfants, sont d'une intensité volcanique. Le décor : un chaos de chaises, tables et sofas en dit long sur l'état mental de la tribu.
L'un des fils est une gouape ténébreuse et alcoolique qui vit de mystérieux trafics, l'autre, un schizophrène, fait entendre l'humain qui réside dans la folie. Les filles sont moins prisonnières de ce monde clos où domine une agitation tintamaresque. L'une tente de se tirer d'affaire en faisant de la couture. L'autre vit loin de cet univers fracassé avec un mari prospère et deux enfants que les habitants du taudis n'ont jamais vus. Elle se sent néanmoins liée aux siens et financera l'hospitalisation de la grand-mère. La chambre dans laquelle la vieille dame est accueillie et où sa fille et ses petits enfants viennent la visiter ressemblera en un clin d'oeil au lieu miteux où elle essayait - sans grand succès - de veiller sur sa descendance. Au cours d'une scène hilarante la mère et son fils psychotique se retrouvent dans le lit de l'aïeule où il s'en faut de peu qu'ils ne se fassent, comme ils en ont l'habitude, quelques mamours.
La disparition de la grand -mère fera voler la famille en éclats. Alors que les frasques des uns et des autres mettaient jusqu'alors en joie, on est soudain, en voyant le frère dément demeuré seul, pris de mélancolie. Claudio Tolcachir, dont la pièce a fait un tabac en Argentine a un tel sens du rythme que les scènes s'enchaînent à une cadence sidérante. Il se révèle aussi comme un directeur de comédiens hors pair. Si ce spectacle fait un tel triomphe c'est essentiellement parce que ses interprètes nous laissent sur le flanc.
Dans le cadre du Festival d'Automne Juqu'au 13 novembre Théâtre du Rond Point tel 01 44 95 98 21
lundi 25 octobre 2010
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